Console et meuble d'appui
Société Saddier et fils (marché du 20 décembre 1930)
La société Saddier et fils, spécialisée en meubles d’art, sièges et décorations, avait son siège à Paris, rue des Boulets, dans le faubourg Saint-Antoine, quartier des ébénistes. Un album, conservé au musée des Arts décoratifs, présente, à travers six photographies, des réalisations de la société, dont ce meuble.
Description
Ce meuble d’appui, dit également coffre en bois et cuivre, fait 2,50 m de longueur, et fut exécuté en loupe de Maïdou, padouk d’Asie. Il est composé de 4 portes, 2 grandes au centre et 2 petites latérales sur socle en bois plus foncé. Les poignées centrales métalliques forment un motif rond en cuivre ; la partie centrale du meuble forme une avancée, avec 3 ressauts de part et d’autre. La partie centrale est également plus élevée, avec 3 niveaux plus bas de part et d’autre ; les intérieurs sont en acajou d’Afrique.
La console en amarante est faite en arbre de la région amazonienne, de 2,50 m de longueur et 0,50 m de profondeur et 1 m de hauteur. Ses deux pieds polygonaux sur piétement horizontal en bois exotique ont un dessus en marbre rouge.
Historique
À l’angle nord-ouest du premier étage, dans le prolongement de la galerie des produits coloniaux, fut aménagé, pendant l’Exposition coloniale de 1931, un salon destiné à faire la promotion des bois coloniaux en montrant les principales colonies forestières et les bois peu connus qui, par leurs qualités intrinsèques ou leur abondance relative, étaient susceptibles de faire l’objet d’un commerce avec la métropole.
Les bois coloniaux étaient présents dans toute l’Exposition coloniale : au sein des pavillons eux-mêmes ainsi que dans des pavillons spéciaux, intégrés à la section métropolitaine. Pour le Palais des colonies, une cinquantaine d’essences forestières, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon, Indochine, Madagascar, Guyane, Afrique du nord, ont été présentées et exposées sous des aspects différents.
L’aménagement du salon des bois coloniaux a été confié à la société Saddier et fils ; l’organisation était assurée par Maurice Martelli, directeur de l’association Colonies-Sciences (fondée en 1925 afin d’encourager les recherches sur les végétaux et les bois coloniaux et d’y sensibiliser l’opinion publique), et par Emile Prudhomme, directeur de l’Institut d’agronomie coloniale.
Sur un espace d’environ 50 m², furent disposés, tout autour de la pièce, 60 panneaux verticaux d’essences de bois différents, formant saillie, comme une sorte de paravent ; les panneaux étaient vernis au tampon et groupés suivant leurs affinités de couleurs en vue d’un effet d’ensemble. Quelques meubles complétaient cet ensemble : au centre d’un des côtés, une console en amarante reflète dans une grande glace la gamme de ses violets chatoyants. Elle supporte un lion en Saint-Martin rouge, œuvre de G. Le Bourgeois.
Au milieu d’un autre côté de la salle, un meuble en loupe de Maïdou (Indochine) (par F. et G. Saddier) est surmonté d’un panneau en bois coloniaux naturels, représentant un paysage stylisé, suivant une formule décorative nouvelle, œuvre de Marie Martelli. Au centre de la salle, un meuble en Padouk ou bois corail, supporte un coq de combat en Olonvogo, de G. Le Bourgeois, quelques photographies typiques et des documents résumant le problème du ravitaillement en bois de la France.
En plus de la console et du buffet, plusieurs panneaux qui tapissaient la pièce ont été conservés : ils constituent aujourd’hui l’encadrement de porte qui sépare le hall administratif de l’Aquarium tropical. Cet ensemble constituait une sorte de complément didactique aux salons historiques du hall d’honneur, réalisés également en bois exotiques.
Informations
bois, métal pour le meuble d’appui, amarante, marbre de couleur pour la console.
meuble d’appui : L : 250 cm, H : de 109 à 122 cm, P : De 55 à 66 cm
Console : L : 255 cm, H : 94 cm, P : 60cm
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