Les ferronneries

Le Palais de la Porte Dorée abrite de nombreuses décorations en fer forgé conçues par de grands décorateurs, figures majeures de la ferronnerie d’art des années 1930. Elles se trouvent aujourd’hui principalement dans les espaces de circulation du Palais.

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Grille de Raymond Subes dans le Hall d'honneur du Palais de la Porte Dorée
Détail des ferronneries de Raymond Subes dans le Hall d'honneur du Palais de la Porte Dorée.
Photo : Lorenzo © Palais de la Porte Dorée

Le Hall d'honneur

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Lampadaire Subes
Lampadaire Subes
Photo : Lorenzo © Palais de la Porte Dorée

Le hall d’honneur, espace central du bâtiment, est particulièrement riche d’éléments décoratifs en ferronnerie représentatifs du style Art déco.

Tout d’abord, on peut y admirer les huit grands luminaires en fer forgé à deux vasques, disposés le long des portes-fenêtres qui éclairent le hall d’honneur. Spécialement créés pour occuper cet espace, qu’ils n’ont pas quitté depuis 1931, ils ont été réalisés par Raymond Subes (1891-1970), l'un des ferronniers d’art français les plus célèbres de la période Art déco, qui a également collaboré avec les grands décorateurs de son époque, parmi lesquels Jacques-Émile Ruhlmann. Créateur d’une œuvre prolifique, ancien élève de l’École Boulle et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, il a notamment réalisé les rampes d'escalier et les balustrades des paquebots Île-de-France (1926), Lafayette (1930), L'Atlantique (1931) et Le Normandie (1935).

La forme de ces lampadaires évoque la silhouette stylisée de palmiers, avec les deux vasques qui figurent la corolle des feuilles et le pied aux formes arrondies faisant référence à celle d’un tronc. Ils font également écho aux deux lampes-tables, dessinées par Eugène Printz, qui se trouvent dans le salon Asie.

 

Raymond Subes a également créé la ferronnerie en claire-voie qui surplombe le centre du hall d’honneur, faite de motifs entrelacés, qui rappellent les moucharabiehs des villes arabes, permettant de voir sans être vu, tout en tamisant la lumière. En son centre se trouve la plaque commémorative, rappelant l’inauguration.

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Portrait d'Edgar Brandt
Edgar Brandt (1880-1960), ferronnier d'art français, à sa table à dessin.
© Laure Albin Guillot / Roger-Viollet

Toujours dans le hall d’honneur, cette inspiration ethnique se retrouve dans les motifs des grilles d’imposte des portes-fenêtres monumentales, créés par Edgar Brandt (1880-1960), grand créateur de ferronnerie d’art, dont l’atelier produit également des armements légers ou de l’électroménager (avec la célèbre marque Brandt à partir de 1926). Sa galerie du boulevard Malesherbes, ouverte après le succès remporté lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, est considérée comme la première galerie d’art décoratif à Paris ; il y a exposé ses créations de ferronnerie d’art, du mobilier, des objets décoratifs, des sculptures et luminaires en collaboration avec Daum et Lalique, ainsi que des œuvres d’autres créateurs du mouvement de l’Art déco, notamment les sculptures animalières de François Pompon, Édouard-Marcel Sandoz, Paul Jouve, Georges Guyot, et Gaston Suisse, qu’il a fait connaître.

 

Le Salon Afrique

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Vase éclairant © Lorenzo, 2012
Vase éclairant de Raymond Subes
Photo : Lorenzo © Palais de la Porte Dorée, ADAGP, 2021

Dans le salon Afrique, sont également exposés les deux grands vases éclairants en laiton repoussé, conçus et réalisés par Raymond Subes, à la demande de Jacques-Émile Ruhlmann, qui a dessiné le mobilier du salon, notamment les socles en ébène de Macassar sur lesquels ils reposent, et qui sont faits du même bois que le reste du mobilier du salon. Les chevrons qui font le tour des vases font écho aux motifs de la frise décorative au pied des fresques de Louis Bouquet.

La forme de ces vases sobres s’inspire d’un modèle crée par Ruhlmann en porcelaine de Sèvres conçu pour le paquebot Île-de-France en 1926. Raymond Subes reprendra cette forme pour le jardin d’hiver du pavillon des décorateurs de l’Exposition universelle de 1937.

 

Les escaliers

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Photo de l'escalier central
L'escalier central
Photo C. Sancereau © Palais de la Porte Dorée

Chacun des deux escaliers centraux comportent une rampe décorée de motifs de rinceaux, réalisée par la maison de ferronnerie Baguès. Cette rampe, qui court sur toute la hauteur des escaliers depuis l’Aquarium jusqu’aux galeries d’exposition du dernier étage, longue de 70 mètres, est ornée de motifs évoquant également des feuilles de palmiers et de lyres inspirés de troncs végétaux.

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Photo de l'escalier nord
L'escalier nord
Photo P. Lebruman © Palais de la Porte Dorée

À l’arrière du bâtiment, l’escalier Nord est également décoré de ferronneries verticales, dessinées par Gilbert Poillerat (1902-1988), directeur du studio de fer décoratif de l’entreprise de construction Baudet, Donon et Roussel, pour qui il dessine tables, luminaires, portails et autres éléments décoratifs en fer forgé. En 1937, il a créé les grilles d’entrée du Palais de Chaillot à Paris.

L'extérieur

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Grille Prouvé
Grille Prouvé
© Palais de la Porte Dorée

Enfin, à l’extérieur, entre l’avenue Daumesnil et le parvis du Palais, la grille de l’entrée principale en fer forgé décorée de triangles dorés à l’or fin (motifs dis « en pointe de diamant ») a été dessinée par le célèbre ferronnier d’art de Nancy Jean Prouvé (1901-1984), également architecte et créateur de mobilier. Dans les années 1950, il collabore avec Le Corbusier et surtout Charlotte Perriand, avec qui il fonde en 1982, l'École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI - Les Ateliers). Architecte, il est le premier à introduire l’aluminium dans la construction de bâtiments.