Diorama fruits et légumes
Par la société Peignen (pour le meuble marché du 5 février 1931) ; la société Sormani (pour les lettres métalliques des inscriptions en partie haute du meuble - marché du 10 mars 1931) ; et Marcelle Ackein, artiste peintre, (pour le diorama - marché du 2 février 1931).
Description
Ce grand meuble en bois, est pourvu d’une vitrine décorée d’un diorama présentant une scène de vie sur un marché d’Afrique. Le fond du décor est une toile peinte clouée en haut et en bas sur un support en bois hémicylindrique avec des semences. Le ciel est constitué d’une plaque de contreplaqué, posé sur la structure hémicylindrique. Elle représente un village avec des personnages.
Plusieurs personnages dont 4 en contre-plaqué peint sont fixés par des équerres métalliques.
Les éléments du décor comme les nattes, les fruits, les légumes et les graviers constitutifs du sol, ne sont pas fixés. Cependant, les paniers contenant les fruits, les légumes et les céréales sont maintenus par une vis accessible par le dessous du plateau.
Les éléments du décor qui représentent un arbre et un palmier sont en contre-plaqué peint et fixés sur la façade par des pointes.
Historique
Il s’agit d’un diorama du début du XXème siècle, réalisé par Marcel Ackein dans le cadre de l’exposition coloniale de 1931.
Ce diorama fait partie d’un ensemble de 8 dioramas, consacrés aux productions végétales de la section synthèse, commandé à la société Peignen pour la réalisation des meubles et à 5 artistes différents pour les dioramas.
La conception de la section des produits végétaux est confiée à Monsieur Emile Prudhomme, directeur de l’institut National d’Agronomie coloniale. L’idée directrice de la section de synthèse des produits coloniaux (animaux, végétaux, minéraux) était de présenter sous la forme d’une « leçon de chose » les enseignements les plus exacts sous une forme attrayante, au moyen de dioramas et d’échantillons.
Confiés à l'exécution d’artistes, les dioramas étaient destinés à dégager l'impression d'ensemble, à créer l'ambiance dans laquelle les différents produits sont cultivés, exploités, utilisés.
Le diorama fruits et légumes, précédemment dénommé « Scène de marché » faisant partie de l’ensemble des 8 autres dioramas de la section produits coloniaux. Le marché est attribué à Marcelle Ackein le 2 février 1931.
La toile de fond représente un village du Fouta-Djalon, un massif montagneux en Guinée, principalement habité par des populations peules.
La notice du diorama est ainsi rédigée :
« FRUITS et LEGUMES des PAYS CHAUDS
Scène d’un marché indigène dans l’Ouest Africain- la toile de fond représente un village à l’entrée duquel circulent des indigènes. Sur le devant, au 1er plan, à gauche, un Jacquier, dont les énormes fruits poussant sur le tronc et les grosses branches sont consommés avec plaisir par les indigènes de la zone tropicale - 2° à droite : un jeune cocotier portant un régime (sorte de grappe) de Noix de coco. De gauche à droite : 1° à l’arrière-plan silhouettes de 2 grands Papayers (melon en arbre) et une femme portant une calebasse pleine de Citrons – 2° au 1er et au 2e plan, des corbeilles et des calebasses renfermant : du petit mil, des arachides, du gros mil, du maïs et des goyaves, des pommes, cajou, des mangues, des bouchons de manioc et du riz ; sur le sol des fruits d’Avocatiers – sur la droite un jeune indigène porte sur la tête un régime de Bananes. »
Le diorama Fruits et Légumes est une œuvre remarquable par son originalité et sa rareté. Il est un des rares témoignages de l’âge d’or du diorama à l’époque coloniale et l’artiste, Marcelle Ackein, marquée par son passage en Afrique, où elle développe un langage plastique singulier, demeure l’une des rares exemple d’artistes- femmes ayant créé des dioramas.
Résolument moderne, son œuvre se caractérise par de grands applats qui façonnent avec la couleur des formes stylisées. Elle annonce l’esthétique des années 30, que l’on retrouvera dans certaines œuvres de Jacques Majorelle et de nombreux autres artistes.
Marcelle Ackein réalisera également pour la section des produits végétaux le Diorama « Ricin et sisal » aujourd’hui disparu.
Entourant le diorama, des panneaux lumineux documentaires et des vitrines présentaient de grands échantillons botaniques donnant une idée de l’aspect des plantes exploitées. Le visiteur pouvait ainsi observer toutes les phases de la culture et de l’utilisation des produits.
Cette section est restée en place jusqu’à la transformation du musée de la France d’outre-mer en musée des arts d’Afrique et d’Océanie ; elle n’a pas été réouverte au public depuis 1960.
Informations
Pour le mobilier : éclairés intérieurement toutes les menuiseries des dioramas ont été exécutés en acajou colonial verni au tampon.
Pour le décor : toile peinte à l’huile, bois contreplaqué polychrome, natte en tissu, plâtre polychrome (fruits et légumes), toile, gravier, vannerie, céréales (riz et millet).
vitrine : H intérieure 345 cm largeur intérieure : 290 cm, profondeur utilisable 110 cm hauteur du viseur : 195 cm longueur du viseur 230 cm hauteur du soubassement : 98 cm, hauteur du bandeau supérieur 62 cm, hauteur de la ligne d’horizon 170 cm.
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